Chez les accidentés victimes de traumatismes crâniens, les troubles vésico-sphinctériens et génito-sexuels doivent être pris au sérieux.

En effet, les problèmes vésico-sphinctériens ne sont pas toujours pris en considération à leur juste proportion. Alors que dire des troubles génito-sexuels ? Ce n’est guère plus encourageant.

Les troubles vésico-sphinctériens chez les traumatisés crâniens

L’accidenté peut être victime d’incontinence urinaire mais aussi d’une dysfonction érectile.

Il s’agit de réels problèmes qui cause un handicap certain auprès de ces victimes accidentées. D’ailleurs ces troubles doivent être bien pris en considération dans le cadre des expertises médicales lors de l’évaluation de l’ensemble des préjudices de la victime.

Ces victimes développent des troubles psychologiques avec des comportements d’évitement et un repli sur soi. Leur relation aux autres est totalement modifiée avec de réelles craintes et une perte de confiance. Comment dès lors d’envisager une vie de couple et des relations sexuelles ?

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Ainsi le traumatisé crânien peut mettre 4 minutes à évacuer une vessie contre 30 sec pour une vessie normale. Cela provoque une musculation du detrusor qui est dangereuse car elle peut favoriser la remontée d’urines dans les reins. C’est le sphincter qui doit s’ouvrir pour initier la miction.

Les traumatisés crânien cérébro peuvent avoir des mictions à haute pression par une anomalie de corrélation entre contraction de la vessie et ouverture du sphincter, ou contraction trop importante de la vessie.

Les troubles sont réversibles pour la majorité dans la première année après le traumatise crânien mais plus graves chez les personnes à l’état de conscience altérée.

Un avocat en droit médical est sensibilisé à ce type de difficulté. Il sera en mesure surtout durant l’expertise de sensibiliser l’expert sur les difficultés rencontrées par son client.

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Où se situe les zones touchées chez les victimes de troubles vésico-sphinctériens et génito-sexuels ?

Les zones touchées sont situées dans trois régions avec une différence significative en fonction de l’activation de la vessie lorsqu’elle est pleine ou bien vide. Si une de ces régions a été touché lors de l’accident, la victime aura des troubles.

Les zones cérébrales sont les suivantes : Celles du gyrus précentral gauche (zone du cerveau frontale ascendante). Celle du gyrus supra marginal gauche (dans la zone du lobe pariétal) et enfin au niveau du Cervelet gauche (zone du lobe antérieur).

Il existe de façon associée une perturbation du traitement sensoriel du message adressé au cerveau et qui contrôle l’action d’uriner. Ainsi « Les patients perdent la sensation d’un remplissage progressif – ne présentent que la sensation d’une miction imminente  » selon les Dr Andrew et Nathan, 1964 ou bien « Le besoin urgent dérange, l’urgenturie surprend  » selon le Dr J. Pawlenee.

Les lésions frontales chez le cérébro lésées sont responsables de :

  • 88 % : incontinence urinaire
    12 % : rétention (hypoactivité vésicale)
    80 % : altération du besoin d’uriner
    77 % : régression des troubles

Quelle doit être la prise en charge les troubles vésico-sphinctériens :

Il convient tout d’abord de faire une évaluation de ces troubles. Cela passe indéniablement par un bilan neurologique global (avec la prise de conscience, troubles neuropstchologiques, déficiences), mais aussi une échographie des reins, de la vessie, et un bilan urodynamique.

Ces éléments devront être produits lors de l’expertise médicale pour permettre à l’expert de détailler son argumentation lors de l’évaluation des troubles.

  • Le traitement de la victime doit viser à :
    Limiter le risque de complications (les mictions à haut régime de pression ou une obstruction sousvésicale).
    Favoriser la continence en fonction consciente (programmation des mictions).

Les traitement pharmacologiques possibles pour les troubles vésico-sphinctériens :

En cas de vessie hyperactive, l’accidenté bénéficiera d’un traitement à base de parasympaticolytique pour arrêter l’influx nerveux en excès et calmer la vessie. Les anticholinergique constipent, assèchent la bouche (oxybutynine, trospium). Ils diminuent la contraction de la vessie en diminuant le départ d’informations de la vessie.

Un traitement par neurostimulation tibiale postérieur est possible. Il permet de communiquer avec le système parasympathique.

Par les sympatholytiques : le traitement de la prostate du sujet âgé, permet d’ouvrir le sphincter. Ce traitement est bien utile dans le cas du traumatisé crânien car il va permettre qu’il s’ouvre plus facilement et donc diminue la musculation du detrusor. On peut aussi injecter de la toxine botulique dans le sphincter strié.

Quelle doit être la prise en charge les troubles génito-sexuels ?

Les troubles génito-sexuels sont plus fréquents chez les traumatisés crâniens que dans une population témoin. Ils sont aussi plus complexes et plus sévères.

Les muscles de la verge sont innervés par le système parasympathique. Le sphincter doit s’ouvrir pour que l’éjaculation ait lieu. C’est un mécanisme à la fois périphérique mais aussi très central.

L’expression de ces troubles est une hypoactivité sexuelle dans 80% des cas. Cela peut aussi être une baisse de la libido, une dysérection, des troubles orgasmiques. On a de toutes façons une altération de la fréquence et de la qualité des rapports sexuels.

On retrouve une hypersexualité dans 30% des cas, avec une libido exagérée, une multiplication des actes sexuels. Cela détruit les couples, réduit la vie sociale.

L’évaluation est difficile en raison des multiples facteurs intervenant dans le rétablissement d’une vie sexuelle.

Durant l’expertise, votre avocat en droit médical va sensibiliser l’expert médical à ces problèmes d’urologie.

Les traitements possibles des troubles génito-sexuels ?

En première intention l’accidenté se verra donner des traitements à base de Viagra, Levitra, Cialis. Ces traitements sont efficaces dans 50 à 70% des cas. On peut également envisager des injections intracaverneuses, qui ont une efficacité supérieure à 90%.

De la même manière, les urologues proposent d’injecter dans  le sphincter de la toxine botulique pour permettre l’ouverture des canaux qui amènent le sperme, et ainsi rétablir une éjaculation.

Ainsi, les troubles génito-sexuels ne doivent pas être négligés chez les victimes de traumatisme crânien. Ces troubles existent et leur fréquence tout comme leur sévérité sont généralement sous-estimées et négligées.

L’information, l’éducation et l’accompagnement sont essentiels pour minimiser leur retentissement sur la réinsertion familiale et sociale des patients.

C’est surtout un point très important à ne pas négliger durant l’expertise médicale et qui sera vérifié par votre avocat en droit médical.